La dévolution successorale à l’État en l’absence d’héritiers

Le mécanisme d’acquisition de la succession par l’État
En cas de décès sans héritiers jusqu’au sixième degré de parenté, la succession du défunt est dévolue à l’État. Ce mécanisme est régi par une disposition de clôture du système successoral, qui prévoit l’acquisition automatique de la succession par l’État, sans qu’il soit nécessaire de l’accepter formellement et sans possibilité de renonciation. L’acquisition se fait ipso iure, c’est-à-dire de plein droit, dérogeant ainsi à la règle générale qui exige une acceptation pour recueillir une succession.
L’acquisition automatique
L’automatisme de l’acquisition n’est pas un cas isolé dans le droit des successions. Cependant, il exclut l’acceptation sous bénéfice d’inventaire, pourtant obligatoire pour les personnes morales. Autrement dit, alors qu’un héritier ordinaire peut accepter la succession avec le bénéfice d’inventaire, l’État, qui acquiert la succession ipso iure, ne peut pas recourir à cet outil pour limiter sa responsabilité.
Malgré cela, l’État hérite avec une responsabilité limitée : il ne répond des dettes successorales qu’à hauteur de la valeur des biens reçus, évitant ainsi toute confusion entre le patrimoine du défunt et son patrimoine propre. Cette règle permet à l’État de n’être tenu responsable que dans la limite des biens successoraux (intra vires hereditatis).
La responsabilité de l’État
La responsabilité de l’État pour les dettes successorales est soumise à des limitations spécifiques. L’État ne répond que des dettes du défunt ou des charges grevant la succession, à l’exclusion d’autres formes d’obligation, comme celles résultant de procédures judiciaires dans lesquelles l’État choisit de contester au lieu de reconnaître une créance légitime. Dans de tels cas, l’État ne peut être tenu responsable au-delà de la valeur des biens hérités.
Un point important est que l’État devient héritier même sans établir d’inventaire. Bien que cela puisse poser des difficultés en matière de preuve, cela ne remet pas en cause la limitation de responsabilité. Contrairement à un héritier acceptant sous bénéfice d’inventaire, l’État ne peut pas se libérer des dettes simplement en remettant les biens hérités aux créanciers ou aux légataires.
Conséquences pratiques
L’une des principales conséquences du fait que l’État devienne héritier est l’obligation de suivre une procédure collective pour le paiement des dettes successorales et le règlement des legs, fondée sur le principe de par condicio creditorum (égalité entre créanciers). Cette procédure garantit un traitement équitable, en évitant les favoritismes ou les inégalités.
Cependant, certains auteurs contestent la nature successorale de l’acquisition par l’État, estimant que la procédure collective ne devrait pas s’appliquer et que l’État pourrait solder les dettes et les legs au fur et à mesure de leur présentation.
L’importance de la dévolution à l’État
La dévolution de la succession à l’État repose sur une logique collective qui gouverne l’ensemble du droit successoral : éviter que le patrimoine du défunt reste sans titulaire et que les liens juridiques s’éteignent. Ce principe s’applique en particulier aux biens mobiliers, tandis que les biens immobiliers ne peuvent jamais devenir res nullius (biens sans maître), car, en l’absence de propriétaire, ils intègrent automatiquement le patrimoine de l’État.
En conclusion, la dévolution de la succession à l’État constitue un mécanisme de clôture essentiel pour assurer la continuité du patrimoine du défunt et la régulation des relations juridiques, en évitant toute situation de vacance successorale. Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez contacter Agenzia delle Successioni.
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